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La prolifération du nucléaire militaire : un risque inévitable ? | The Conversation

LLa prolifération du nucléaire militaire : un risque inévitable ? | The Conversation

L’arme nucléaire reste plus que jamais perçue comme l’élément de dissuasion le plus convaincant. Plusieurs États pourraient s’en doter, ou chercher à le faire, tandis que la menace de son utilisation est souvent évoquée par les leaders de certains pays qui la possèdent.

Les menaces d’utilisation de l’arme nucléaire régulièrement brandies par le Kremlin à l’encontre de l’Ukraine et de ses alliés, mais aussi le programme nord-coréen, les avancées iraniennes en la matière ou encore la montée en puissance nucléaire de la Chine inquiètent profondément les gouvernements et les populations du monde entier. Le terrifiant spectre d’une déflagration nucléaire mondiale n’est d’ailleurs sans doute pas pour rien dans l’attribution du prix Nobel de la paix 2024 au groupe japonais Nihon Hidankyo, qui lutte pour l’abolition de l’arme atomique.

Il est donc opportun, en ces temps particulièrement troublés, de faire un point sur la prolifération nucléaire militaire – qui doit être distinguée de la construction des centrales nucléaires destinées à produire de l’électricité – et d’en jauger le degré de dangerosité.

La prolifération nucléaire : un phénomène qui n’est pas nouveau

L’arme nucléaire a, dès sa première utilisation par les États-Unis en 1945, démontré au monde son extraordinaire pouvoir destructeur et l’avantage en termes de puissance et d’influence qu’elle confère à celui qui la possède. Dès lors, la période de la guerre froide a initié une course à l’armement nucléaire pour installer la dissuasion entre puissances.

Ainsi, l’Union soviétique a acquis l’arme en 1949, suivie du Royaume-Uni (1952), de la France (1960), d’Israël (années 1960), de la Chine (1964), de l’Inde (1974), du Pakistan (en 1998) et de la Corée du Nord (premier essai réussi en 2006).

L’entrée en vigueur en 1970 du Traité de Non-Prolifération (TNP) n’a pas réussi à enrayer cette dynamique prolifératrice. Toutefois, les superpuissances américaine et soviétique ont voulu, notamment au travers du Traité sur la limitation des missiles antibalistiques de 1972 ou des différents accords dits Strategic Arms Limitations Talks (SALT), limiter l’expansion de leurs arsenaux nucléaires.

L’après-guerre froide : une dynamique paradoxale de réduction des arsenaux et de nouvelles proliférations

Avec la fin de la guerre froide (1991), la menace d’un affrontement nucléaire entre superpuissances a diminué. Les immenses arsenaux de ces deux pays ont considérablement diminué grâce à l’application du traité dit Strategic Arms Reduction Treaty (START).

Toutefois, des dynamiques négatives se sont installées (ainsi, le Pakistan a acquis l’arme nucléaire pour dissuader l’Inde). De nouvelles menaces ont émergé de la part d’États parias et d’acteurs non étatiques. La Corée du Nord, pays agressif et imprévisible, n’a eu de cesse de développer sa capacité nucléaire pour sanctuariser son régime. L’Iran, s’il ne possède pas encore l’arme nucléaire, met en œuvre d’importants efforts pour l’obtenir – des efforts qu’a encouragés la dénonciation en 2018 par Donald Trump de « l’accord sur le nucléaire iranien » de 2015, le Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA).

En outre, la perspective du terrorisme nucléaire – à savoir la menace que des groupes terroristes acquièrent des matériaux nucléaires afin de créer des « bombes sales », c’est-à-dire des bombes capables de disperser des éléments radioactifs – suscite la plus grande préoccupation. Les réseaux de contrebande internationale, soutenus par des États parias, corrompus ou ayant intérêt à la déstabilisation, peuvent faciliter la diffusion des briques technologiques nécessaires à la fabrication de telles armes ou à l’obtention de matière fissile.

Les années 2010 sont marquées par un regain de tension internationale en de nombreux points du globe, ce qui entraîne une augmentation des arsenaux de plusieurs pays nucléaires (en particulier de la Chine et de la Russie) et une modernisation de ceux-ci, notamment au travers du développement de c’est bizarre (vecteurs dépassant Mach 5, recherches visant à accéder à des vitesses dépassant Mach 10…), des portées ou des mesures de protection des vecteurs durant la phase de vol.

De plus, les mécanismes de contrôle des armements peinent de plus en plus à remplir leur rôle. Le Traité sur les forces nucléaires de portée intermédiaire (INF) n’a plus cours depuis 2019, le traité de limitation du nombre d’ogives et de bombes nucléaires stratégiques New Start est à l’arrêt, laissant craindre une nouvelle période d’instabilité stratégique où le nucléaire prendra une place de plus en plus importante dans les doctrines militaires des pays qui en sont dotés et parfois dans le discours des dirigeants concernés.

Les technologies modernes comme facteur facilitateur de la prolifération

Autre ombre au tableau : les technologies modernes ont tendance à faciliter la prolifération. Internet et les technologies de l’information ont rendu plus accessible l’accès aux connaissances et données techniques, par exemple en physique des matériaux, en physique nucléaire ou bien encore en technologie balistique.

Cela inclut les bases de données numériques et les publications scientifiques en accès libre. De plus, le cyberespionnage, utilisé par les États ou des groupes non étatiques, permet de s’approprier des informations sensibles.

La technologie 3D peut également faciliter la fabrication des composants avec précision comme l’utilisation de l’intelligence artificielle permet d’optimiser la gestion des programmes d’armement.

Les instabilités régionales ravivent la prolifération et les risques d’escalade

Dans les régions sous tension, les armes nucléaires sont perçues par les États comme une forme d’« assurance-vie », a fortiori lorsqu’il existe une asymétrie conventionnelle entre deux États rivaux. C’est le cas par exemple de l’Inde et du Pakistan, ou de la Corée du Nord face à son voisin du sud, soutenu par les États-Unis. Ce schéma peut se reproduire dans des régions où l’arme nucléaire n’existe pas ou n’est pas évoquée.

À titre d’exemple, les tensions entre Israël et plusieurs États arabo-musulmans mais également la rivalité entre l’Arabie saoudite et l’Iran peuvent pousser certains pays, notamment l’Arabie saoudite, l’Égypte et la Turquie, à chercher à se doter de l’arme nucléaire.

En Asie, l’accession de la Corée du Nord à l’arme atomique provoque des débats au Japon et en Corée du Sud, pouvant les mener à terme à vouloir à leur tour devenir des États dotés.

L’impuissance des organisations et des sanctions internationales

L’Agence Internationale de l’énergie atomique (AIEA) joue un rôle majeur en s’assurant que la technologie nucléaire n’ait que des fins pacifiques, en dehors des pays dotés légalement, en menant des inspections de toutes les installations nucléaires du monde en application du TNP. Malheureusement, l’efficacité de cette organisation dépend de la volonté des États quant à l’accès aux installations. Par exemple, l’Iran et la Corée du Nord n’ont pas hésité à interdire aux membres de l’AIEA l’accès à leurs infrastructures nucléaires.

Le Conseil de sécurité des Nations unies peut également jouer un grand rôle dans la limitation de la prolifération nucléaire. Il a par exemple été impliqué dans l’élaboration du JCPOA. Mais là encore, son efficacité souffre de la divergence politique de ses membres, à commencer par celle qui caractérise les États-Unis d’une part, la Chine et la Russie de l’autre.

Les sanctions internationales (le plus souvent américaines et/ou européennes) peinent également à restreindre la prolifération. Si elles cherchent à affaiblir les capacités économiques et technologiques des États proliférants (interdiction du commerce de certains biens, gels des avoirs financiers à l’étranger, restrictions sur l’approvisionnement énergétique et ont un impact significatif sur les économies des pays concernés, elles n’en demeurent pas moins d’une efficacité limitée. En effet, les sanctions peuvent accentuer le caractère paranoïaque de certains régimes et, par conséquent, les inciter à multiplier les efforts afin de se doter au plus vite de la bombe.

Sans oublier que les sanctions sont souvent détournées par l’organisation de réseaux de contrebande ou de sociétés écran, et que certains pays désireux d’acquérir l’arme nucléaire peuvent bénéficier de l’aide d’acteurs extérieurs comme la Chine, la Russie ou le Pakistan, pour n’évoquer que la période récente. Ainsi, la Corée du Nord a bénéficié de l’aide de la Russie et de la Chine, le Pakistan a profité d’un large transfert de connaissances de la Chine, et l’Iran de la Russie.

Comment sortir de cette impasse ?

Si la conjoncture géopolitique s’y prêtait, il serait extrêmement utile de tenter de raviver le TNP, et de renforcer les mesures techniques (par l’utilisation de l’IA et du big data ainsi que des drones et robots) afin de permettre à l’AIEA de mieux vérifier que les États respectent leurs engagements internationaux de ne pas détourner leur production nucléaire civile à des fins militaires. Il serait également utile de promouvoir des accords multilatéraux élargis.

Malheureusement, la situation actuelle n’est guère favorable à un tel scénario. La Chine et la Russie se sont lancées dans une politique impériale, les États-Unis veulent maintenir leur imperium et peuvent réélire un président aussi brutal qu’imprévisible en la personne de Donald Trump.

La déstabilisation du Moyen-Orient menace de précipiter la région entière dans la guerre.

Qu’en est-il du droit international ? Jugé par beaucoup de nations comme étant d’extraction occidentale, il ne peut être à l’origine d’un consensus général. La seule orientation imaginable, une fois que les guerres d’Ukraine et de Gaza auront pris fin, serait la réactivation de dialogues stratégiques entre grandes puissances qui pèseront sur les orientations de leurs alliés ou partenaires, et qui, en réaffirmant leurs assurances de sécurité, pourront persuader ceux-ci de ne pas poursuivre dans la voie du nucléaire militaire. Enfin, la diplomatie coercitive, mélange de sanctions et d’offres de coopération, doit être explorée de manière encore plus approfondie.

La prolifération nucléaire, un risque inévitable ? L’avenir pousse au pessimisme. Il apparaît en dernier ressort que seul un apaisement des différentes zones de tension pourrait faire s’estomper le spectre de la prolifération. Sacré défi !The Conversation

>> L’auteur :

Laurent Vilaine, Docteur en sciences de gestion, ancien officier, enseignant en géopolitique à ESDES Business School, Institut catholique de Lyon (UCLy)

Cet article est republié sous licence Creative Commons.

>> Lire l’article original :

The Conversation

Éco-conception, les premières clés pour vous lancer !

ÉÉco-conception, les premières clés pour vous lancer !

Raisons écologiques, sociales, sociétales… plus que jamais les entreprises sont encouragées à réduire leur empreinte carbone. L’UCLy vous invite à son rendez-vous Expert, un événement essentiel pour découvrir les fondamentaux et les meilleures pratiques de l’éco-conception.

Face aux défis du changement climatique et aux pressions croissantes des clients, l’entreprise se trouve au cœur de la transition écologique. Plus que jamais, elle est encouragée à réduire son empreinte environnementale pour contribuer à un avenir durable.

« Les entreprises, par leur capacité à proposer de nouveaux produits, procédés, organisations ou mode de commercialisation, doivent participer à ce changement. » Marie-France Vernier dans son ouvrage Eco-conception et transition écologique, le modèle économique en question.

Mais par où commencer pour que cette démarche ne reste pas un vœu pieux et se transforme en bénéfice ? Comment convertir son système de production et intégrer l’économie circulaire à sa stratégie pour en faire un levier d’innovation ? Nos experts vous apporteront des réponses concrètes, notamment sur la manière dont les pratiques fondées sur l’éco-conception et l’économie circulaire peuvent jouer un rôle central dans cette transition.

Avec l’entrée en vigueur, en juillet 2024, de nouvelles directives de l’Union Européenne, il est essentiel pour les entreprises de s’adapter et de transformer ces contraintes en opportunités : réduire son impact environnemental ne conduit pas fatalement à augmenter ses coûts.

Et parce que cette démarche ne peut pas se réaliser de manière isolée, ils vous donneront des bonnes pratiques pour mobiliser la chaîne des acteurs de votre secteur d’activité et créer avec eux une dynamique collective. Car l’innovation responsable ne s’arrête pas aux frontières de l’entreprise : elle s’inscrit dans un écosystème plus large où clients, fournisseurs, collectivités et universités collaborent pour relever ensemble ces défis.

  • 1 enseignant-chercheur,
  • 1 réseau d’accompagnement,
  • 2 entreprises

4 points de vue et 4 fois plus de conseils pour vous guider et vous aider à vous lancer !

 

>> Pour plus d’information rendez-vous sur le site : 

RDV UCLY EXPERT

Quelles questions éthiques soulève l’IA en santé ?

QQuelles questions éthiques soulève l’IA en santé ?

©RCF radio

« Dis Pourquoi ?«  est une chronique de vulgarisation scientifique de 5 minutes diffusée chaque mardi sur RCF Lyon à 11h50. Dis Pourquoi ? questionne et explore notre univers par les sciences. Chaque semaine, une ou un scientifique répond aux questions et dévoile ses travaux de recherche.

> Émission du 7 mai 2024

Mathieu Guillermin, enseignant-chercheur et maître de conférences au sein de l’unité de recherche Confluence à l’Institut Catholique de Lyon – UCLy -, a participé au dossier Pop’Sciences Diagnostic 2.0 : quand l’IA intervient  paru en septembre 2023.

Il soulève une question importante : avec l’intelligence artificielle qui s’est immiscée dans les pratiques de santé et dans le quotidien des praticiens depuis quelques années, quels sont les risques d’un point de vue éthique ?

Écoutez le podcast :

>>  Écoutez les podcasts des autres intervenants Pop’Sciences :

>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site :

RCF Lyon

PPour aller plus loin

Comment faire face à la violence ? La comprendre et l’humaniser par l’exemple de la Psychoboxe

CComment faire face à la violence ? La comprendre et l’humaniser par l’exemple de la Psychoboxe

Loin d’être logée en une personne, la violence circule, elle s’établit aussi dans le corps de celui qui la reçoit. La violence appelle la violence : elle résonne en nous, laisse des traces et mobilise nos souvenirs. Chacun réagit alors en miroir, reflet de son vécu personnel.

Notre RDV UCLy Expert vous propose d’ouvrir la réflexion pour mieux comprendre la violence, tant il est nécessaire de revisiter son propre rapport à elle pour l’humaniser et ainsi mieux l’accueillir et la transformer dans sa pratique professionnelle.

  • Comment se ressourcer face à un cas de violence, pour mieux accompagner ?
  • A quels outils recourir pour renverser ce réflexe d’exclusion ou d’auto-exclusion qui surgit alors ?

Nos intervenants vous feront la démonstration de la méthode Psychoboxe, dispositif qui permet de mieux appréhender ce qui (nous) fait violence pour traverser ces situations, les exploiter de manière créative et faire collectif dans l’apaisement.

>> Pour en savoir plus :

UCLY EXPERT

©UCLy

Tant de crises… Temps d’espérance | Les journées de l’UCLy – 2e édition

TTant de crises… Temps d’espérance | Les journées de l’UCLy – 2e édition

©UCLy

Quels moteurs de reconstruction pour nos sociétés ?

Tout est en crise, tout s’effondre ? Ou faudrait-il dire que tout se transforme, se récrée et se réinvente ? La seconde édition des Journées de l’UCLy se tiendra les 10 et 11 avril 2024, à Lyon, autour du thème : « Tant de crises… temps d’espérance. Quels moteurs de reconstruction pour nos sociétés ? »

Une vingtaine de personnalités du monde économique, politique et universitaire, dialogueront autour d’une question cruciale de notre temps : peut-on voir dans les crises bouleversant nos sociétés le moteur d’une transformation globale, l’occasion de réanimer notre vie en commun ?

Intervenants : personnalités des mondes de la recherche, économique, de la santé, politique…

>> Au programme :

Mercredi 10 avril 19h-20h30 |  Conférence inaugurale : Résilience des institutions face aux crises et à l’effondrement des systèmes

Intervenante : Florence PARLY, ancienne Ministre des Armées.  | Animée par : Guillaume TABARD, Rédacteur en chef et éditorialiste Le Figaro.

Jeudi 11 avril | Trois tables rondes viendront rythmer cette 2e édition des Journées de l’UCLy :

Nos systèmes de vie en commun » sont-ils voués à s’effondrer ? Si on peut à raison parler d’un risque d’effondrement avéré pour notre habitat, en est-il de même pour nos institutions ?

La démocratie est-elle en péril ? Les systèmes démocratiques sont-ils plus vulnérables que les régimes autoritaires, ou ont-ils des ressources pour se repenser et reconstruire ?

Moteur de créativité et de solutions innovantes, l’entreprise, peut-elle être un lieu de réponse et de résilience, voire d’action et de transformation face à la fragilisation croissante de nos systèmes de vie ?

Pour en savoir plus et consulter l’ensemble de la programmation :

Les journées de l’UCLy

IA et économie de l’attention

IIA et économie de l’attention

Nous nous inquiétons du potentiel de l’intelligence artificielle, mais s’inquiète-t-on assez du déclin potentiel de l’intelligence humaine et collective ?

Face au modèle économique des plateformes numériques et des réseaux sociaux, façonnés pour générer l’addiction, pour capter le plus de « temps de cerveau disponible » et cela afin de récupérer le plus de données possible sur les utilisateurs, ce sont nos capacités cognitives qui en sont directement impactées, menacées d’appauvrissement, et cela d’autant plus chez les plus jeunes.

Pourtant, il est possible de transformer ces technologies en de véritables espaces démocratiques, servant l’intelligence collective. Alors, comment faire ? Que peut faire le droit pour contrer la mainmise des grands acteurs de la Silicon Valley ?

>> Exprimez-vous sur ce sujet en rejoignant le débat en ligne de la Bibliothèque Municipale de Lyon dans le cadre du projet #NHNAI – Nouvel Humanisme au temps des Neurosciences et de l’Intelligence Artificielle et du Printemps du numérique :

Rejoindre le débat

Sous surveillance : quelle protection des données dans un monde numérique ? | RDV UCLy Expert

SSous surveillance : quelle protection des données dans un monde numérique ? | RDV UCLy Expert

Reconnaissance faciale, protection de la voie publique, vidéosurveillance… les enregistrements vidéos s’immiscent dans nos vies quotidiennes et posent la question du respect des libertés fondamentales et de l’importance de protéger ses données personnelles.

C’est donc un vaste sujet, qui concerne chacun de nous aussi bien dans le cadre personnel que professionnel, dont nos experts vont se saisir. Ils vous proposent d’interroger, au regard du cadre réglementaire et légal, les multiples enjeux d’un monde sous surveillance.

Comment s’assurer de la conformité au RGPD de son installation de vidéosurveillance ou de vidéoprotection ?

Peut-on évaluer la capacité de ces technologies à répondre aux enjeux sécuritaires qu’elles servent ? Comment composer avec des législations qui diffèrent, entre le pays qui fabrique la technologie et celui qui l’utilise ?

>> Il sera également question des conflits de valeurs qui entourent le sujet :

  • Peut-on conjuguer lutte contre l’insécurité et respect de la vie privée ?
  • Quand il devient nécessaire de maintenir l’éclairage public nocturne pour que les caméras captent des images, comment concilier protection de l’environnement et vidéoprotection ?
  • Photos de smartphones, enregistrements d’enceintes connectées… quel usage envisager pour ces données complémentaires, qui ne relèvent ni de la vidéosurveillance, ni de la vidéoprotection ?

UCLy Expert vous donne rendez-vous à la croisée des enjeux numériques, juridiques et éthiques, pour vous donner des clés et vous aider à mieux appréhender les risques et bénéfices liés à ces nouvelles technologies !

>> Pour en savoir plus :

UCLY EXPERT

 

Management : 3 dimensions à approfondir en 2024 !

MManagement : 3 dimensions à approfondir en 2024 !

Vous cherchez à développer de nouvelles pratiques managériales ? Ne cherchez plus ! Alors que la quête de sens est le nouvel Eldorado de la vie professionnelle, notre prochain RDV UCLy Expert vous propose de questionner les grands enjeux du vivre ensemble en entreprise.

Culture métier, horizons géographiques multiples, dimension générationnelle ou encore spirituelle… chaque salarié est lui-même nourri par une diversité d’approches. Comment s’emparer de la richesse des individualités afin de créer et cultiver la raison d’être en entreprise ? Comment construire une culture commune au sein de votre organisation ?

Nous vous proposons également de reconsidérer l’erreur en entreprise. Sous un prisme nouveau, elle offre l’occasion à vos collaborateurs d’exprimer leur créativité et redonne du sens au travail en devenant source d’innovations.

Raison d’être, interculturalité et droit à l’erreur. Voici les 3 enjeux que nous vous invitons à saisir en 2024 ! RDV le 7 mars aux côtés de nos experts pour en dévoiler quelques aspects.

Un moment d’échange participatif, à la croisée des disciplines et des expertises de nos intervenants, pour prendre de la hauteur et découvrir comment l’UCLy peut vous accompagner dans vos pratiques managériales.

Pour en savoir plus :

UCLy

Nouvel humanisme au temps des neurosciences et de l’intelligence artificielle – Projet NHNAI

NNouvel humanisme au temps des neurosciences et de l’intelligence artificielle – Projet NHNAI

Que signifie être humain au temps des neurosciences et de l’intelligence artificielle ? C’est la principale question que tente d’élucider le projet NHNAI ! Pourquoi ? Pour apporter une boussole éthique afin d’encadrer les actions humaines. Comment ? En provoquant une prise de conscience éthique au moyen du débat sociétal. Qui ? Grâce à un réseau international de chercheurs issus d’établissements supérieurs d’enseignement et de recherche Avec qui ? Des acteurs pertinents dans différents pays du monde entier.

Le projet NHNAI en quelques mots

Le projet NHNAI – Nouvel Humanisme au temps des Neurosciences et de l’Intelligence Artificielle – a officiellement débuté en Janvier 2022 sous l’égide de la Fédération Internationale des Universités Catholiques (IFCU). Le projet est coordonné par l’Unité de Recherche Confluence : Sciences et Humanités de l’Institut Catholique de Lyon, sous la responsabilité de Mathieu Guillermin et rassemble de multiples partenaires à travers le monde issus d’horizons divers (philosophes, éthiciens, sociologues, théologiens, experts en étude des religions, historiens, scientifiques en biomédecine, anthropologues, etc.). Plus particulièrement, le projet se concentre sur trois domaines essentiels que les récentes avancées scientifiques et technologiques ont bouleversé : SANTÉ – ÉDUCATION – DÉMOCRATIE

Principales hypothèses et objectifs

©NHNAI

Le projet NHNAI a pour objectif de soutenir la société dans ses efforts pour faire face aux défis éthiques soulevés par les neurosciences (NS) et l’intelligence artificielle (IA) en organisant des débats sociétaux avec l’aide des acteurs académiques. Ces défis et enjeux sociétaux sont nombreux, à l’image de l’automatisation du travail, de la prise de décision basée sur les données, des diagnostics médicaux, des voitures autonomes, des technologies de persuasion, de la neuromodulation au moyen d’implants neuronaux ou l’augmentation des capacités humaines, du renforcement des compétences, par exemple, dans le champ de l’éducation. Ces implications soulignent le besoin pressant pour tous les acteurs concernés de dépasser les simples aspects pratiques de ces domaines de recherche et d’applications, pour considérer leurs dimensions éthiques, morales et spirituelles. Ces acteurs ont besoin d’une boussole éthique collective pour naviguer parmi les multiples possibilités ouvertes par ces nouveaux champs d’action relatifs à l’intelligence artificielle et aux neurosciences.
Ainsi, NHNAI entend mettre les ressources académiques de son réseau au service d’un effort sociétal pour élaborer une boussole éthique collective, en particulier en encourageant l’exploration de la question centrale de l’humain (que signifie être humain au temps des neurosciences et de l’intelligence artificielle ? Qui sommes-nous en tant qu’être humain ? Qui devrions-nous être en tant qu’être humain…), et des tensions et les complexités que révèle cette question.
En effet, dans les réflexions éthiques et les efforts de régulation, on trouve très souvent des références à la notion d’ « humain » (par exemple, l’épanouissement humain, la technologie centrée sur l’humain, la nature humaine) ou à de concepts clés qui lui sont fermement attachés (telle que la dignité ou l’autonomie). Pourtant, cette notion d’humain en tant que telle reste ambigüe et problématique. Ce que signifie être humain est loin de faire l’objet d’une compréhension clarifiée et partagée. Il est bien sûr possible de s’appuyer sur l’humanisme du XVIIIème siècle (i.e., celui du siècle des Lumières, des révolutions politiques et des droits de l’homme). Bien que cette approche soit très influente et répandue (au moins dans la tradition et la culture occidentale), elle ne va pas néanmoins sans son lot de tensions, de difficultés et de controverses (multiples courants, rapport individu-groupe, rapport au non-humain …). Au-delà, ou en plus, des limites de cette approche répandue de la question de l’humain, force est de constater que les nouvelles connaissances et les technologies issues des NS et de l’IA entraînent aussi de profonds questionnements, notamment à propos de caractéristiques centrales pour l’humain qui se voient mises en tension (comme l’intelligence, le libre-arbitre, ou l’autonomie). L’absence d’une compréhension clarifiée et partagée au sujet de ce que signifie “être humain” (surtout par rapport aux tensions et complexités que la notion implique) risque donc de constituer une entrave à l’appréhension par tous les acteurs concernés des principales implications, notamment du point de vue éthique, moral et spirituel, de ces avancées en NS et dans le développement technologique de l’IA. Explorer collectivement la question de l’humain semble ainsi indispensable pour favoriser l’élaboration d’une boussole éthique à même de nous aider à nous orienter au temps de l’IA et des NS.
Ainsi posée, cette question de l’humain devient éminemment politique. Bien que leurs apports soient indispensables, universitaires et experts ne peuvent y répondre seuls. Réfléchir sur les différentes conceptions de l’humain aujourd’hui, ou sur ce que devrait être l’humain au temps de l’IA et des neurosciences est avant tout une question politique et existentielle, essentielle pour la réflexion éthique et qui, par conséquent, doit faire l’objet d’une large discussion sociétale. C’est à cette exigence que le projet NHNAI entend satisfaire en mettant les ressources de ses réseaux universitaires au service de cette réflexion collective et sociétale.

Lancement des débats sociétaux : 2 étapes

>> Ateliers de cadrage des problèmes

©NHNAI

Après avoir collecté des données pertinentes pour le débat sociétal sur le thème de l’humanisme lors du premier atelier académique en Mars 2022 (voir première newsletter), les équipes du projet NHNAI étaient prêtes à rencontrer et discuter avec plusieurs acteurs extra-académiques sur les enjeux éthiques des NS et de l’IA et réfléchir avec eux à la question centrale de ce que cela signifie d’être humain au temps des NS et de l’IA. Dans différents pays, les équipes de NHNAI ont rencontré et interrogé différentes personnes pour chaque thème de débat, dans le but de construire avec eux les questions qui doivent être débattues sur la scène publique. Parmi eux, on peut notamment compter des professeurs, des psychologues, des éducateurs spécialisés, des étudiants, des citoyens, des médecins, des neuroscientifiques, des avocats, des décideurs politiques et des ONG (organisation non gouvernementale).
Sur cette base, les experts du réseau académique NHNAI ont été sollicités pour enrichir et compléter le matériel initial afin de maximiser sa pertinence et son utilité en tant qu’outil au service du débat sociétal. Parmi les nombreuses questions qui ont été co-construites par les experts et les acteurs extra-académiques, on peut retrouver des questions exprimant des inquiétudes mais également des réflexions sur les opportunités et les bienfaits de ces technologies :

  •  Quelles sont les principales caractéristiques de ce que signifie être humain qui devraient être préservées/renforcées avec les NS et l’IA ?
  • Comment l’IA et les NS peuvent-elles nous aider à approfondir notre compréhension de nous-même et de notre humanité ?
  • Quelle est la responsabilité du scientifique dans l’usage de la technologie qu’il produit ?
  • Le développement de l’IA et des NS ne risque-t-il pas de conduire à une déshumanisation de l’enseignement ainsi qu’à la réduction de la diversité des sources ?
  • Qu’est-ce qui dans le soin, est authentiquement humain et ne devrait pas être délégué à un robot ou à une IA ?
  • Le développement de l’IA et des NS ne risque-t-il pas de priver l’humanité de son autonomie et de sa liberté, de sa capacité à ralentir ou même arrêter de ce que nous avons initié ?
  • Comment les neurosciences et l’IA peuvent-elles améliorer la paix entre les êtres humains ?
  • L’IA peut-elle favoriser l’avènement d’une société plus inclusive, prenant en compte les plus vulnérables ?

>> Ateliers de débats éthiques

Après la phase des ateliers de cadrage des problèmes et dans 9 pays, les équipes de NHNAI ont organisé des ateliers de débats éthiques avec leurs communautés locales de Février à Mars 2023. Des personnes de différents domaines et statuts ont été invités à participer à ces ateliers sur les thèmes de l’éducation, la santé et la démocratie et réfléchir collectivement aux enjeux éthiques des NS et de l’IA à partir de la question centrale de ce que cela signifie d’être humain au temps des NS et de l’IA dans ces domaines. On peut notamment retrouver des thèmes communs entre les pays, comme en éducation, où les participants se sont interrogés sur le rôle de l’éducateur et de l’IA, sur la nature et l’objectif de l’éducation, et sur l’impact de l’IA sur le processus d’apprentissage. Dans la santé, les participants se sont interrogés sur l’autonomie des patients et la relation entre le patient et le médecin avec les développements technologiques des NS et de l’IA, mais également sur le rôle de l’humain dans le système de soin. Enfin, dans la démocratie, les participants ont évoqué les impacts de l’IA sur l’autonomie du citoyen et sur la participation citoyenne. Néanmoins, on peut également noter des particularités selon les pays. Par exemple, au Kenya, les participants se sont concentrés sur les opportunités de l’IA dans l’éducation, et au Québec, les participants se sont concentrés sur les risques de surveillance auxquels l’IA peut conduire dans le thème de la démocratie.

>> Poursuivre les débats en ligne avec Cartodébat

Ces discussions initiées en face à face durant les ateliers se sont poursuivies en ligne avec la plateforme CartoDÉBAT, permettant de créer des débats publics numériques. N’importe qui peut participer aux discussions dans son pays. Il suffit de se rendre sur le site CartoDÉBAT, choisir son pays et créer un compte avec une adresse e-mail valide. Ensuite, vous pouvez sélectionner le débat sur lequel vous souhaitez participer sur la carte. Une fois que vous êtes sur la page du débat, vous devez surligner ce sur quoi vous souhaitez réagir (cela peut être sur la page de gauche dans le texte ou sur la page de droite dans les contributions des utilisateurs), spécifier avec un code couleur la nature de votre contribution (vert signifie « oui et », rouge signifie « oui mais » et bleu signifie « pas compris ») et d’ajouter votre argument. Tout est expliqué dans les vidéos sur la chaine YouTube.

Analyser les débats : la réunion entre les acteurs académiques de NHNAI

©NHNAI

Les acteurs académiques de NHNAI se sont réunis le 27 et 28 avril 2023 à l’Université Catholique de Lyon pour un travail interdisciplinaire sur la méthode d’analyse des contributions des débats. Ceux-ci ont discuté et réfléchi ensemble sur la procédure permettant de créer une librairie de mots-clés qui les aideront à analyser les corpus des contributions de la plateforme cartoDÉBAT. Cette méthode d’annotation des corpus et la librairie de mots-clés permettront aux équipes de NHNAI de faire une analyse globale (entre tous les pays) ainsi qu’une analyse locale, propre à chaque pays.
La librairie de mots-clés contribuera à avoir une meilleure compréhension de ce que cela signifie d’être humain à l’heure des neurosciences et de l’intelligence artificielle et donc également de ce qui est souhaitable ou non avec ces nouvelles technologies. Cela participera à la construction d’une boussole éthique permettant de mieux faire face aux nombreux défis que ces technologies posent à la société.
Ces analyses conduiront à l’élaboration d’un livre blanc sur la base de recommandations pour des lignes de conduite éthiques et politiques publiques (qui seront disséminées en 2025). De telles recommandations provenant de la société à un niveau global est d’une importance capitale de nos jours afin de nous orienter le mieux possible à travers les enjeux éthiques des neurosciences et de l’IA.

Découvrez les premiers résultats de la synthèse des débats sur l’éducation

Après les ateliers en présentiel sur les enjeux éthiques de l’intelligence artificielle et des neurosciences dans le domaine de l’éducation (à l’Université Catholique de Lyon, le 21 février 2023) et les discussions en ligne qui ont suivies sur la plateforme CartoDEBAT, nous avons le plaisir de vous partager les premiers éléments de synthèse et de restitution de ces discussions. Ces derniers constituent le début d’une analyse locale complète qui sera diffusée prochainement et préfigurent de futurs résultats attendus de la synthèse globale de tous les corpus de discussions dans les 9 pays participants.
Voici ci-dessous une représentation visuelle des idées les plus saillantes concernant ce que cela signifie d’être humain au temps de l’intelligence artificielle et des neurosciences, qui ont émergé des discussions centrées sur les enjeux éthiques de l’IA et des NS dans le domaine de l’éducation. Voici des éléments de lecture :

  • Le nombre à droite de chaque idée saillante indique le nombre de contributions qui expriment cette idée
  • Les connexions entre les idées saillantes :
    o Les flèches vertes connectent les idées en concordance
    o Les flèches rouges manifestent les complexités et les tensions entre les idées saillantes

©NHNAI

Pour en savoir plus :

Projet NHNAI

Réapprendre le commun à l’épreuve de la vulnérabilité. La crise un levier d’espérance ?

RRéapprendre le commun à l’épreuve de la vulnérabilité. La crise un levier d’espérance ?

Face à la vulnérabilisation croissante de nos sociétés et institutions, 23 scientifiques (philosophe, neurologue, juriste, médecin, théologien, architecte, psychologue…) sont appelés à réfléchir sur les défis à venir du vivre-ensemble : transition écologique, refondation de la démocratie, reconstruction du lien social, du système éducatif au monde du travail.

Si les termes « vulnérabilité » et « vulnérable(s) », depuis leur usage en Sciences Humaines et Sociales dès la fin du 20e siècle, ont été souvent utilisés pour désigner des catégories déterminées de personnes et de groupes, ou des conditions spécifiques (âges de la vie, statut social, marginalisation économique…) les derniers évènements nous obligent à reconnaître la vulnérabilisation systémique de nos sociétés dans leur complexité grandissante : de la crise environnementale à la fragilisation des démocraties ; de la radicalisation des conflits (politiques, sociaux, religieux…) à la montée des inégalités dans et entre les pays.

L’originalité du projet porté par la Chaire est d’explorer et de mettre à l’épreuve de la société ce concept à la fois plus large et plus radical de vulnérabilité. Le premier colloque, « Vulnérabilité(s). Du cadre théorique aux enjeux pratiques », a permis d’évaluer la pertinence scientifique du concept à la croisée des champs disciplinaires et d’en mesurer les enjeux sociaux, le caractère éminemment opératoire.

Ce deuxième colloque de la Chaire Vulnérabilités entend réfléchir, toujours par une approche pluridisciplinaire, aux crises qui frappent nos systèmes de vie en commun et qui sont autant de manifestations d’une vulnérabilité partagée, ce qui met en relief un long et profond « déclin de l’institution » (Cf. F. Dubet, 2010) ; ce qui nous met face à une éclipse de l’institutio s’exprimant dans plusieurs « endroits » du vivre-ensemble : l’État, l’éducation, la santé, l’environnement, la famille, l’économie, le travail…

AAu programme :

  • Mercredi 25 octobre – 18h – 19h30 / Conférence inauguraleCarla Canullo, professeure de philosophie à l’université de Macerata (Italie), invitée du Collegium de Lyon, proposera une réflexion autour de La blessure qui sauve : la vulnérabilité entre crise et effondrement.

 

  • Jeudi 26 octobre – 9h – 17h45

9h – 12h20 : Comprendre la crise – où l’on parlera d’expérience historique de la crise, où l’on débattra de droit et de bioéthique, où l’on pensera les vulnérabilités systémiques en santé à l’heure de la médecine personnalisée, de la puissance spirituelle de la non puissance, des enjeux de la vulnérabilité au travail…

14h00 – 17h45 : Réapprendre à vivre ensemble – où l’on parlera de l’impact des crises sur le système d’éducation, où l’on dialoguera entre psychologie et sociologie pour partager les tendances et décrypter les représentations sociales de la vulnérabilité chez quelques travailleurs du social, où l’on explorera les régimes de  l’hospitalité, où l’on se se demandera comment la pratiquer…

>> Retrouver le programme détaillé et le formulaire d’inscription sur :

UCLY – Chaire Vulnérabilités