LLa 3e voie du vivant Face aux constats pessimistes et aux alertes environnementales, Olivier Hamant – directeur de recherche INRAE au laboratoire de Reproduction et Développement des Plantes (RDP) au sein de l’ENS de Lyon et élu membre EMBO en 2024 – propose des pistes d’action pour éviter la catastrophe et esquisse des solutions pour un avenir viable et réconcilié avec la nature.Il questionnera nos habitudes et notre société du contrôle et de l’optimisation, ainsi que nos créations technologiques qui nous poussent à performer toujours plus. Les technologies deviennent autonomes, suivant leur propre logique de performance, nous laissant parfois à la traîne.Mais cette course à la performance n’a-t-elle que des bénéfices ? C’est une question essentielle, car elle soulève des enjeux importants concernant notre efficacité et notre efficience.>> La conférence :
VVille et vivant, une question d’équilibres | Pop’Sciences Mag #13 ©Visée.A et Flor LabancaLe Pop’Sciences Mag #13 Ville et vivant, une question d’équilibres paraîtra le 20 juin prochain. Dans ce 13e numéro, venez découvrir comment mieux inclure la nature dans nos villes, au bénéfice mutuel de tous les êtres vivants. Avec les regards croisés d’historiens, géographes, urbanistes, architectes, biologistes, écologues, juristes, philosophes, interrogeons-nous sur notre rapport au vivant et nos manières de cohabiter. Retrouvez des enquêtes, interviews, reportages-photos et dessins qui éclaireront cette problématique. ÉditoUne récente analyse des Nations Unies* anticipe que deux personnes sur trois habiteront probablement dans des villes ou d’autres centres urbains d’ici 2050. Ce contexte d’accroissement de la population urbaine s’entrechoque avec d’autres enjeux environnementaux majeurs : changement climatique, pollutions environnementales, menaces sur la biodiversité… Le monde urbain doit prendre en compte son espace, et au-delà, pour préserver une ville et ses alentours habitables.La cité devra réfléchir à ses propres organisation et aménagements, quitte à concevoir de nouvellesmanières d’habiter la ville. Une relation équilibrée avec le vivant peut faire partie de la solution et engagera l’évolution de nos modes d’existence, individuels et collectifs.C’est dans cette époque déterminante pour l’évolution et l’avenir des villes que ce Pop’Sciences Mag a choisi de se poser la question suivante : comment mieux inclure le vivant dans nos villes, au bénéfice mutuel de tous les êtres vivants, et permettre le développement de tous ? Grâce à la diversité des approches scientifiques, la richesse des travaux issus des laboratoires et établissements de la ComUE Université de Lyon, vous découvrirez des pistes de réflexion et d’action, dans l’optique d’une relation renouvelée avec le vivant au sein de nos cités.De nombreuses questions apparaîtront au fil de votre lecture : la définition du vivant, les relations entre la nature et l’homme tout au long de son histoire, le vivant en ville, et comment lui imaginer une autre place urbaine, qui lui bénéficiera autant qu’à ses cohabitants…À ces multiples interrogations, de multiples réponses sont proposées grâce à l’expertise de nos chercheurs.Alors merci à eux, et surtout bonne lecture !Frank DebouckPrésident de la ComUE Université de Lyon*Source : ONU Info – Département des affaires économiques et sociales – Organisation des Nations Unies. Ce numéro a été réalisé grâce à la contribution de scientifiques issus des établissements et instituts suivants :Université Claude Bernard Lyon 1, Université Lumière Lyon 2, Université Jean Moulin Lyon 3, Université Jean Monnet Saint-Étienne, École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon), Institut national des sciences appliquées Lyon (INSA Lyon), École nationale supérieure d’architecture de Lyon (ENSAL), VetAgro Sup, Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), emlyon business school, Cergy Paris Université. > Pour découvrir les articles du magazine :POP’SCIENCES MAG #13POP’SCIENCES MAG #13 : Soirée de lancement 20 juin à 18h >> Pour télécharger la version en pdf :©Visée.A et Flor Labanca
VVille et vivant, une question d’équilibres | Pop’Sciences Mag#13 ©Visée.A et Flor LabancaLe Pop’Sciences Mag#13 » Ville et vivant, une question d’équilibres » vient de paraître !Dans ce 13e numéro, venez découvrir comment mieux inclure la nature dans nos villes, au bénéfice mutuel de tous les êtres vivants. Avec les regards croisés d’historiens, géographes, urbanistes, architectes, biologistes, écologues, juristes, philosophes, interrogeons-nous sur notre rapport au vivant et nos manières de cohabiter. Retrouvez des enquêtes, interviews, reportages-photos et dessins qui éclaireront cette problématique. ÉditoUne récente analyse des Nations Unies* anticipe que deux personnes sur trois habiteront probablement dans des villes ou d’autres centres urbains d’ici 2050. Ce contexte d’accroissement de la population urbaine s’entrechoque avec d’autres enjeux environnementaux majeurs : changement climatique, pollutions environnementales, menaces sur la biodiversité… Le monde urbain doit prendre en compte son espace, et au-delà, pour préserver une ville et ses alentours habitables.La cité devra réfléchir à ses propres organisation et aménagements, quitte à concevoir de nouvelles manières d’habiter la ville. Une relation équilibrée avec le vivant peut faire partie de la solution et engagera l’évolution de nos modes d’existence, individuels et collectifs.C’est dans cette époque déterminante pour l’évolution et l’avenir des villes que ce Pop’Sciences Mag a choisi de se poser la question suivante : comment mieux inclure le vivant dans nos villes, au bénéfice mutuel de tous les êtres vivants, et permettre le développement de tous ? Grâce à la diversité des approches scientifiques, la richesse des travaux issus des laboratoires et établissements de la ComUE Université de Lyon, vous découvrirez des pistes de réflexion et d’action, dans l’optique d’une relation renouvelée avec le vivant au sein de nos cités.De nombreuses questions apparaîtront au fil de votre lecture : la définition du vivant, les relations entre la nature et l’homme tout au long de son histoire, le vivant en ville, et comment lui imaginer une autre place urbaine, qui lui bénéficiera autant qu’à ses cohabitants…À ces multiples interrogations, de multiples réponses sont proposées grâce à l’expertise de nos chercheurs.Alors merci à eux, et surtout bonne lecture !Frank DebouckPrésident de la ComUE Université de Lyon (jusqu’au 18 juin 2024)*Source : ONU Info – Département des affaires économiques et sociales – Organisation des Nations Unies.Ce numéro a été réalisé grâce à la contribution de scientifiques issus des établissements et instituts suivants :Université Claude Bernard Lyon 1, Université Lumière Lyon 2, Université Jean Moulin Lyon 3, Université Jean Monnet Saint-Étienne, École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon), Institut national des sciences appliquées Lyon (INSA Lyon), École nationale supérieure d’architecture de Lyon (ENSAL), VetAgro Sup, Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), emlyon business school, Cergy Paris Université.>> Pour découvrir les articles du magazine :POP’SCIENCES MAG#13 >> Pour télécharger la version en pdf :©Visée.a et Flor Labanca
«« Face à la transition écologique, nos sensations et émotions sont utiles. Elles expriment nos aspirations profondes » Chiffres vertigineux, données du GIEC et de l’IPBES inquiétants, et éco-anxiété : dans une ère où l’utilitarisme déconnecte l’Humain de son environnement et où la vision occidentale privilégie la rationalité au détriment de la sensibilité, émerge un nouveau paradigme. Et si nos sens permettaient de mieux « préserver » et donner envie de « prendre soin de » ? Dans le cadre de la conférence Archipel, Thomas Le Guennic, professeur agrégé de sciences économiques et sociales au Centre des Humanités de l’INSA Lyon et Magali Ollagnier-Beldame, chargée de recherche en sciences cognitives, laboratoire ICAR UMR CNRS 5191, ont proposé un atelier « d’initiation à l’écologie sensible » ; un champ scientifique en émergence. Ils expliquent pourquoi il est intéressant de s’attarder sur l’équation suivante : homo sapiens = homo sensibilis. Pédagogie, recherche ou même politique publique, l’écologie sensible est une approche qui semble applicable à toute activité humaine. Comment la définiriez-vous ? TLG : Je dirais que c’est une approche qui permet de compléter toute connaissance théorique des relations entre les humains et les « autres qu’humains » vivant sur la Terre, à partir de la sensorialité et de la corporéité. Nous connaissons beaucoup de choses sur la nature grâce à la démarche scientifique, mais nous n’avons plus l’habitude, en tant que membres de sociétés occidentales, modernes et urbanisées, d’une approche sensible et émotionnelle de celle-ci. Par exemple, il y a plusieurs façons de percevoir un arbre : il peut représenter un organisme qui capte du Co2 ; il peut représenter un stock de planches ; ou il peut aussi être un être à part entière, qui a le droit de vivre pour lui-même. Il est très inhabituel pour nous, européens occidentaux, de ne pas considérer le vivant comme une ressource définie par son coefficient d’utilité plutôt que comme un être vivant égal à nous-même. Cette approche sensible de la nature est traditionnellement et magistralement portée par les arts, aujourd’hui encore au sein de nos sociétés. Ce qui prouve que nous n’avons pas totalement oublié et que la situation est plus riche et complexe. Ce dont nous avons certainement le plus besoin aujourd’hui est de mettre en relation ces perspectives. Par exemple que la contemplation esthétique de la nature puisse informer la connaissance scientifique, et inversement. Actuellement, de nombreux artistes trouvent ainsi une profonde inspiration dans les recherches en biologie. Elles sont pour eux un point de départ à une proposition artistique et à un regard très riche sur le vivant.MOB : J’ajouterais que l’écologie sensible est un champ scientifique en émergence, une future interdiscipline peut-être ! Elle se place notamment à la croisée des sciences cognitives, des sciences humaines et sociales et des sciences du vivant. Plusieurs travaux1 en philosophie, géosciences, biologie, anthropologie et en éco-psychologie mettent en évidence notre perte de contact avec l’expérience de la nature et du vivant. Ce déficit présente des conséquences : en vivant dans un monde que nous percevons « désanimé », nous développons un peu de la nature, nous craignons l’altérité ou nous sommes même éco-anxieux ; autant de raisons que bon nombre d’entre nous expérimentent au quotidien et qui poussent à explorer le monde vivant à travers nos sens.Face aux conséquences du changement climatique, le « rapport au sensible » gagne timidement du terrain dans le débat public, interrogeant particulièrement nos représentations du « vivant ». Avez-vous des exemples de changements dans la perception de la relation entre l’homme et la nature ?MOB : On peut aujourd’hui percevoir que ces représentations commencent à évoluer : la philosophie de l’environnement est une branche scientifique très dynamique ; ou encore dans le domaine du droit, certains juristes travaillent sérieusement à donner des droits aux fleuves, aux forêts ou aux océans. (…) >> Lire la suite de l’article sur le site :insa Lyon [1] Dont ceux de Abram, Albrecht, Pyle, Ingold, Fisher.
AAdapter nos villes au changement climatique avec le vivant ? | Rencontre-débat Pop’Sciences Mag Organisée à l’occasion du lancement du 13e numéro du Pop’Sciences Mag « Ville et vivant, une question d’équilibres » (parution 20 juin), cette rencontre aura pour ambition de discuter des aménagements possibles permettant de rendre la ville de demain plus habitable. Il s’agira d’évoquer les actions diverses pour adapter la cité au changement climatique (végétalisation, conception des bâtiments en fonction des éléments naturels, baisse de l’artificialisation des sols…) mais aussi permettre à l’ensemble du vivant de mieux habiter la ville (trames vertes et bleues…).La rencontre-débat proposera un éclairage sur ces questions grâce aux regards croisés de : Karine Lapray, Ingénieure énergie et environnement, enseignante-chercheuse à l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon, co-gérante du bureau d’études Tribu, spécialisé sur les questions environnementales ;Hugues Mouret, Directeur Scientifique de l’association ARTHROPOLOGIA.À la Maison du livre, de l’image et du son – François Mitterrand (MLIS) de Villeurbanne : jeudi 20 juin 2024, de 18h à 20hPROGRAMMATION18h00 – Présentation du 13e numéro du Pop’Sciences Mag « Ville et vivant, une question d’équilibres ».18h15 – Rencontre-débat avec Karine Lapray et Hugues Mouret.19h15 – Discussion avec le public.Gratuit, sur inscription via le formulaire ci-contre (en haut à droite de la page, ou ci-dessous sur mobile).Un événement Pop’Sciences/Université de Lyon organisé en collaboration avec la Maison du Livre, de l’Image et du Son – Villeurbanne.Le Pop’Sciences Mag « Ville et vivant, une question d’équilibres » a été :Réalisé grâce à la contribution de chercheurs issus des établissements et instituts suivants : Université Claude Bernard Lyon 1 / Université Lumière Lyon 2 / Université Jean Moulin Lyon 3 / Université Jean Monnet Saint- Étienne / École normale supérieure de Lyon (ENS de Lyon) / INSA Lyon / VetAgro Sup / Centre national de la recherche scientifique (CNRS) / Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) / emlyon business school / Cergy Paris Université.Développé avec le soutien de la Métropole de Lyon, de la Région AURA, du projet LYSiERES²– Sciences avec et pour la société et de la CASDEN.Directeur de la publication : Frank Debouck, Président de la ComUE Université de Lyon (jusqu’au 18 juin 2024) – Madame Nathalie Dompnier succède à Monsieur Debouck à partir du 18 juin. © UdL
LLe biomimétisme pour ré-émerveiller les gens | Visages de la science Saviez-vous que les technologies GPS s’inspiraient directement du comportement des fourmis ? Jean-Matthieu Cousin, ingénieur INSA Lyon, est chargé d’études industrielles au Ceebios, le centre d’expertise et d’études en biomimétisme en France. Sa mission ? Mobiliser le plus d’acteurs à prendre la voie du biomimétisme pour proposer des innovations durables. Passionné par le biomimétisme qu’il considère comme une vraie philosophie, il souligne l’importance de reconsidérer le vivant, de se reconnecter avec les écosystèmes qui nous entourent afin de s’en inspirer, mais surtout de les préserver. S’inspirer du vivant ou faire avec le vivant ?« Beaucoup de mots gravitent autour de cette discipline : biomimétique, biomimétisme, bio-inspiration… In fine le dénominateur commun est qu’il s’agit surtout de s’inspirer du vivant pour innover », explique l’ingénieur. Mais plus encore, Jean-Matthieu Cousin considère que l’engouement autour du biomimétisme doit être également considéré comme un appel à challenger notre rapport au vivant.L’inspiration, oui. Mais la préservation avant tout.Santé, énergie, logement, mobilité, alimentation… Les organismes vivants et la nature deviennent depuis plusieurs années une source d’inspiration importante. Jean-Matthieu souligne l’importance de reconsidérer le vivant et les écosystèmes qui nous entourent afin de s’en inspirer, mais surtout de les préserver.De l’importance de se reconnecter avec le vivant« Apprenez de la nature, vous y trouverez le futur », avait dit Léonard de Vinci. Une vision que partage l’expert en biomimétisme et qui voit en la nature un formidable réservoir de la nature dont il est urgent de s’inspirer pour innover dans une perspective durable. « Je voudrais que ma discipline aille plus loin et invite les gens à reconsidérer le vivant différemment. Il est important d’aller au-delà d’une approche très utilitariste », confie-t-il au micro des « Cœurs Audacieux ». Jean-Matthieu Cousin, diplômé du département de génie mécanique de l’INSA Lyon était l’invité du podcast « Les cœurs audacieux », un contenu audio proposé par l’INSA Lyon (Saison 2 – Épisode 8). ÉCOUTER L’ÉPISODE
TTrois regards sur le vivant | Escale Tara à Lyon La goélette Tara en Antarctique / ©Maeva Bardy – Fondation Tara OceanA l’occasion de l’escale de la Fondation Tara Océan à Lyon, une conférence sur Trois regards sur le vivant vous est proposée pour enrichir et décloisonner notre rapport à la nature.Intervenants :Gilles Boeuf, Professeur à l’université Pierre-et-Marie-Curie, Sorbonne Université, il a été président du Muséum national d’Histoire naturelle de février 2009 à août 2015 et professeur invité au Collège de France en 2013-2014, sur la chaire Développement durable, environnement, énergie et société.Baptiste Morizot, est écrivain et maître de conférence en philosophie à l’université d’Aix-Marseille. Ses travaux, consacrés aux relations entre l’humain et le vivant s’appuient sur des pratique de terrain, notamment de pistage de la faune sauvage. Il défend la possibilité d’établir des relations entre les humains et les autres vivants, qui échappent aux modèles traditionnels (gestion, régulation quantitative, sanctuarisation), sous la forme de ce qu’il appelle une « diplomatie ». Il a écrit Les Diplomates. Cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant (2016), L’inexploré (2023) et, chez Actes Sud dans la collection « Mondes sauvages », Sur la piste animale (2018) et Manières d’être vivant (2020).Philippe Roch, homme politique suisse. Il a dirigé le WWF Suisse puis l’Office fédéral de l’environnement, présidé le comité pour l’Afrique du WWF international, co-présidé le Fonds pour l’environnement mondial et été membre du conseil d’administration de l’UNITAR.>> Pour en savoir plus sur la conférence et la programmation de l’escale de Tara à Lyon :Escale Tara à LyonLa conférence sera également retransmise en direct (inscription en distanciel).©Fondation Tara Océan
CControverses à l’ère de l’Anthropocène. Période 1 : les rapports contrariés de l’homme à l’animal | Cours public 2023 >> PrésentationA l’occasion du cours public 2022 « Ruptures à l’ère de l’Anthropocène », qui caractérisaient le renouvellement des rapports de l’homme à l’environnement, nous interrogions la personnification de la nature, où l’animal se retrouvait sujet de droit, soustrait de sa condition d’objet de ce même droit. Dans le cadre des « Controverses juridiques » qui marquent cette ère vraiment très spéciale qu’est l’Anthropocène, nous poursuivons ce questionnement des rapports de l’homme à l’animal, qui restent marqués par une différenciation essentialiste, fruit des rapports particuliers de l’homme à la nature, une construction plutôt qu’une relation « naturelle ». >> IntervenantPhilippe Billet, Professeur agrégé de droit public à l’Université Jean Moulin – Lyon 3, directeur de l’Institut de droit de l’environnement de Lyon (CNRS – UMR 5600 – EVS-IDE) et membre du Labex IMU. Spécialiste de droit de l’environnement, il s’intéresse plus particulièrement aux risques naturels, à la protection de la biodiversité et des espaces naturels, à la protection des sols et au régime juridique des services écosystémiques. Président d’honneur de la Société française pour le droit de l’environnement, il est par ailleurs Président de la Commission « Espaces protégés » du Conseil national de la protection de la nature, Vice-président du Conseil scientifique de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité et membre du Conseil scientifique du Comité de Bassin de l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée. >> Vidéo de la 1ère séance : Introduction – Comment penser la Nature dans le droit de l’environnement ? >> Vidéo de la 2ème séance : Espèces animales protégées.>> Vidéo de la 3ème séance : Le retour des grands prédateurs. >> Vidéo de la 4ème séance : La lutte contre les espèces exotiques envahissantes. >> Vidéo de la 5ème séance : La régulation des espèces dites nuisibles. >> Vidéo de la 6ème séance : L’animal, être sensible. >> Pour plus d’information, rendez-vous sur la chaine YouTube :Cité anthropocène
IInversion : naviguer à contre-courant dans un monde incertain | Cours public 2023 Alors que nous entrons dans l’ère du basculement prédit par le rapport Meadows au Club de Rome, les solutions du développement durable paraissent bien dépassées. Et si l’inversion ouvrait d’autres chemins créatifs, cachés ou contre-intuitifs, pour répondre aux grands défis de notre temps ? Face à l’impasse de notre système socio-économique actuel, révélé par la multiplication des pénuries, des tensions géopolitiques et sociales, des turbulences écologiques, pourrait-on inverser notre économie, notre droit, nos traditions, notre culture… En un mot, notre monde, et parvenir à un autre équilibre ? En quoi les leçons du vivant peuvent-elles nous aider dans cette inversion ?Découvrez les 3 vidéos du cours public 2023, proposé par le biologiste Olivier Hamant (ENS de Lyon).>> Intervenant : Olivier Hamant est chercheur au laboratoire de reproduction et développement des plantes (École Normale Supérieure de Lyon). A la frontière entre biologie, physique et modélisation informatique, il a publié une centaine d’articles scientifiques, notamment sur la forme des plantes et la biophysique associée. Il a obtenu de nombreux prix dont les lauriers « jeune chercheur » de l’Inra, le prix du magazine « La Recherche », le prix Paul Doisteau – Emile Blutet de l’Académie des Sciences, le prix de la fondation Schlumberger pour l’éducation et la recherche. Il est également chercheur invité à l’Université de Cambridge (Royaume-Uni). En parallèle de ce travail de recherche, Olivier Hamant conduit des actions de formation sur la nouvelle relation de l’humanité à la nature, dans le cadre de l’Institut Michel Serres.>> Vidéo de la 1re séance : Un monde à l’envers>> Vidéo de la 2e séance : Un futur déjà obsolète ? >> Vidéo de la 3e séance : Remède à la cohérence >> Pour aller plus loinDécouvrir les séances du cours public 2021 de Olivier Hamant : Résilience des vivants>> Pour plus d’information, rendez-vous sur la chaine YouTube :Cité anthropocène
«« L’antibiorésistance est une conséquence du rapport dévoyé qu’entretient notre espèce avec le reste du vivant » | #7 Ressource #7 du dossier Pop’Sciences – CNRS : « Résistance aux traitements : la recherche en quête de solutions »INTERVIEW de Claire HarpetClaire Harpet est anthropologue à l’Université Jean Moulin Lyon 3, ingénieure de recherche au sein du Laboratoire Environnement, Ville et Société1 (EVS) et de la Chaire « Valeurs du soin ». Elle étudie les relations qu’entretiennent les sociétés humaines avec le vivant et s’intéresse particulièrement à la résistance aux antibiotiques comme un fait social total.Dès la découverte des antibiotiques dans les années 1920, leurs inventeurs alertaient sur l’inévitable adaptation des bactéries à ces traitements. À peine un siècle plus tard, on dénombre près de 5 millions de décès annuels associés à l’antibiorésistance. Comment expliquez-vous que malgré cette menace grandissante, celle-ci demeure largement invisible ?Claire Harpet : Au moment où il découvre la pénicilline, Alexander Fleming prévient en effet que la capacité d’adaptation et de résistance des bactéries est un phénomène naturel qu’il faut anticiper. Elle a effectivement proliféré de façon incontrôlée depuis, rendant un grand nombre d’antibiotiques inopérants pour plusieurs maladies infectieuses, et cela tient à nos choix de société ainsi qu’à nos modes d’appréhender les maladies et de les combattre.En plus d’être un fait biologique, l’antibiorésistance est donc surtout un fait social. Or, jusque dans les années 2000, elle est restée une problématique peu traitée par les sciences humaines et sociales (SHS), seulement abordée du point de vue biomédical. C’est notamment ce qui explique que nous ayons d’abord cherché à enrayer le problème en essayant de modifier les comportements individuels de chaque patient vis-à-vis de leur médicamentation. Force est de constater que cela n’a pas fonctionné et qu’il faut désormais envisager l’antibiorésistance dans toute sa complexité, en particulier du point de vue des représentations et des pratiques sociales.Vous venez justement de coordonner la publication de l’ouvrage collectif L’antibiorésistance : Un fait social total (Éd. Quae, 2022). En quoi ce que vous appelez l’ethnomédecine et la prise en compte des aspects sociaux et écologiques peut-elle aider à comprendre l’antibiorésistance et limiter son développement ?CH : Les SHS, l’ethnologie en particulier, se révèlent pertinentes pour comprendre les structures sociales dans lesquelles nous sommes toutes et tous enchâssés. Lorsqu’on s’intéresse à une communauté du point de vue de l’ethnomédecine, on cherche à décrypter ses représentations sociales, ses croyances et ses pratiques à l’égard de la maladie et du médicament. On va donc s’immerger avec elle et s’intéresser aux contextes culturels, sociaux et écologiques dans lesquels elle vit et interagit.Communauté de femmes d’Antrema (Côte Nord-Ouest de Madagascar) © Claire HarpetCe faisant, nous sommes en mesure de déceler les paramètres sociaux qui concourent à la propagation d’une maladie ou le développement d’un phénomène sanitaire (ici, l’antibiorésistance), mais également de découvrir les pratiques sociales qui permettent de la combattre. Par exemple, le lavage des mains est une pratique simple qui s’applique à l’ensemble des sociétés humaines ; et on retrouve d’autres pratiques, plus spécifiques, comme le grand soin que prend une société d’éleveurs de ne pas boire au même point d’eau que son bétail.C’est dans cette perspective que je me rends à Madagascar en mai 2023 pour travailler avec les équipes soignantes et les populations, dans la perspective de trouver ensemble de nouveaux moyens d’enrayer la prolifération de bactéries résistantes aux traitements.On retrouve des traces d’antibiotiques à toutes les échelles du vivant, dans l’eau, l’alimentation, les sols et même dans l’air. Faut-il considérer les antibiotiques comme la marque d’une emprise de l’humain sur son environnement ?CH : Oui. C’est sans aucun doute un des marqueurs de l’Anthropocène. Il n’y a sur Terre pas un seul territoire exempt de trace d’antibiotique et donc potentiellement d’antibiorésistance. C’est donc un stigmate, durable, de l’impact de notre civilisation sur les écosystèmes.Il y a eu un bouleversement qui s’est opéré au moment où les antibiotiques ont été conditionnés sous formes de comprimés et qu’ils sont entrés dans la sphère domestique. Ils ont alors, dans les années 1960-70, commencé à faire partie du cadre des ménages au même titre que d’autres médicaments classiques, ne nécessitant plus de passer par la main du médecin pour être administrés (par injection). À partir de ce moment-là, les antibiotiques sont devenus constitutifs de nos quotidiens et on ne peut plus imaginer qu’ils en soient absents. Notre société s’est, depuis, habituée à moins souffrir, à moins bien supporter la douleur et donc à privilégier le remède quasi « instantané » qu’est l’antibiotique.Il y a également eu une rupture du point de vue de notre alimentation, avec une croissance exponentielle de la consommation de protéines animales. Les pratiques intensives d’élevages mises en place pour « satisfaire » ces nouvelles habitudes ont massivement fait usage d’antibiotiques…CH : Il est certain que l’élevage intensif a poussé à une sur-administration d’antibiotiques, non pas pour des raisons sanitaires, mais bien pour accélérer la croissance des animaux et gagner en productivité. Ces pratiques ont de facto entraîné une propagation des résistances aux traitements, d’abord chez les animaux d’élevages, puis chez les humains en raison de notre alimentation effectivement très carnée.L’administration préventive d’antibiotiques pour la santé animale est désormais interdite en France et nous avons constaté une baisse considérable des niveaux d’antibiorésistance pour plusieurs médicaments chez les animaux d’élevage. On constate donc que de nouvelles réglementations peuvent produire des effets positifs et relativement rapides.Néanmoins, le problème n’est pas seulement sanitaire. Le choix que nous avons fait de produire et d’élever en quantité des animaux pour la consommation humaine a entraîné des déséquilibres écologiques majeurs. Dans leurs rapports, le GIEC2 et l’IPBES3 démontrent très bien l’importance cruciale de faire baisser la part de viande dans notre alimentation et donc sa production. Nous avons perdu 80 % de la biomasse de mammifères sauvages dans le monde et près de 60 % des mammifères actuellement vivants sont des animaux d’élevages.Le problème est donc systémique et appelle à un changement de paradigme et de pratiques. Pour y parvenir, le concept One Health présente un intérêt majeur selon moi.Vous évoquez justement dans vos travaux l’importance de l’approche One Health, une seule santé, pour une compréhension holistique de l’antibiorésistance. Que recouvre-t-elle et en quoi est-elle pertinente dans ce contexte ?CH : Le concept One Health considère sur le même plan la santé humaine, animale et environnementale. C’est un concept fondateur qui oblige l’ensemble des disciplines à travailler de concert pour interpréter et anticiper les risques sanitaires mondiaux et y faire face.One Health a pris de l’importance au fur et à mesure que les crises zoonotiques se sont faites plus nombreuses et récurrentes (avec comme point d’orgue la pandémie de Covid-19). Ces crises, qui sont provoquées par la transmission de pathogènes entre animaux et humains, montrent qu’une meilleure santé passe par une meilleure compréhension des déterminants écologiques et sociaux mondiaux. Les contacts avec les animaux sauvages et leurs hôtes pathogènes sont en effet de plus en plus fréquents, depuis que nous avons largement anthropisé les écosystèmes planétaires et rogné sur le peu d’espaces de vies qu’il leur reste, notamment en artificialisant les sols et en déforestant à outrance.En somme, l’antibiorésistance est une conséquence du rapport dévoyé qu’entretient notre espèce avec le reste du vivant. Une approche intégrée et globale, comme celle proposée par le concept One Health, peut aider à enrayer sa prolifération.Comment concrétiser le vœu que vous formulez d’associer les sciences humaines et sociales, les sciences du vivant et la médecine ?CH : Je plaide pour mieux prendre en compte la part socioculturelle de l’antibiorésistance, notamment en ce qui concerne la prévention et le diagnostic. Autrement dit, je suis convaincue que la situation ne s’améliorera que si les populations locales sont mieux impliquées dans la recherche de solutions.Il faut donc décloisonner les disciplines et les manières de faire de la science en adoptant une approche « émique ». Il s’agit, autrement dit, d’impliquer les populations locales dans le projet scientifique. Et l’anthropologie est particulièrement bien outillée pour ce faire. Il faut, par exemple, reconsidérer l’importance des thérapies locales et traditionnelles qui ont pu être réduites au silence au moment du processus colonial et de l’hégémonie de la médecine conventionnelle. Cette médecine « traditionnelle » a pourtant comme vertu d’être immédiatement identifiée et adoptée par les populations natives du territoire, et on mesure de plus en plus le côté bénéfique de permettre à chaque médecine d’avoir sa part d’implication dans un parcours de soins. Cette situation n’est pas seulement vécue hors frontière. Elle existe aussi et de manière de plus en plus prégnante au sein de nos espaces hospitaliers.En France singulièrement, nous avons basculé vers une société du curatif. Les antibiotiques en sont une concrétisation flagrante. Des habitudes simples de protection se sont ainsi perdues aux bénéfices d’une société de « consommation du médicament ». La pandémie Covid-19 a été un signal d’alerte : il ne faut pas attendre d’être malade pour trouver des solutions, mais bien anticiper le risque, mieux écouter et impliquer les populations en amont et évoluer vers une société du préventif. Propos recueillis par Samuel Belaud, journaliste scientifique – 23 mai 2023—————————————————————1 Unité CNRS, ENTPE, ENSAL, Université Jean Monnet, École Normale Supérieure de Lyon, Université Lumière Lyon 2, Université Jean Moulin Lyon 32 Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat3 Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques