Pop’Sciences répond à tous ceux qui ont soif de savoirs, de rencontres, d’expériences en lien avec les sciences.

EN SAVOIR PLUS

Bienvenue dans l’espèce humaine

BBienvenue dans l’espèce humaine

©compagnie Thyia

Le théâtre Astrée de l’Université Claude Bernard Lyon 1 vous invite à une représentation qui pose des questions sur l’espèce et la société humaine.

Faut-il désespérer de l’espèce humaine ?
Qu’est-on en droit d’attendre de ces primates vaguement évolués qui se sont rendus maîtres et possesseurs de la nature, et qui sont passés experts dans l’art de massacrer leurs semblables ?
Sommes-nous condamnés à l’éternelle reproduction du pire et à l’attente anxieuse de la catastrophe terminale ?
Ou peut-on espérer que l’espèce la plus inventive du règne animal finira par dominer sa propre pulsion de mort ?

À ces questions essentielles, et à bien d’autres encore, Benoît Lambert tente d’apporter des réponses claires, et argumentées. En s’appuyant sur certaines avancées fondamentales de l’éthologie et de l’anthropologie, tout comme sur les expériences vécues de tout un chacun. Bienvenue dans l’Espèce Humaine permet d’affronter aussi bien les questionnements métaphysiques les plus vastes que les petits tracas du quotidien.

>> Pour plus d’information rendez-vous sur le site :

théâtre astrée

Autour des bâtisseurs de l’Alhambra

AAutour des bâtisseurs de l’Alhambra

Guidée par la figure historique du poète et vizir Ibn al-Khatib, une passionnante plongée dans la genèse de l’ultime chef-d’œuvre de l’architecture islamique en Espagne, le palais de l’Alhambra.

L’unité de recherche mixte Histoire, Archéologie, Littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux – CIHAM – vous invite à une projection-débat.

Intervenante :

Le film est projeté en version originale sous-titrée français (VOSTF).

>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site :

CIHAM

©CIHAM | UMR 5648

 

Parlez-nous de… l’histoire de la douleur

PParlez-nous de… l’histoire de la douleur

Que sait-on de l’expérience de la douleur dans le passé ? Comment les historiens peuvent-ils l’approcher ?

Autour du webdoc Le médecin face à la douleur, 16e-18e siècles et du livre Le fer ou le feu. Penser la douleur après Descartes (Classiques Garnier, coll. « Les Anciens et les Modernes – Études de philosophie », 2024), la discussion partira de deux enquêtes réalisées dans le cadre du projet Une archéologie de la douleur, qui portait sur un ensemble de textes philosophiques, médicaux et littéraires, publiés entre 1500 et 1750 environ.

Résultat d’une vaste étude collective coordonnée par Raphaële Andrault et Ariane Bayle, le webdoc porte sur l’attitude des médecins face à la douleur aux 16e-18e siècles, dans un dialogue avec la neurologie contemporaine. La deuxième enquête, conduite par Raphaële Andrault, examine les débats philosophiques sur la nature et la fonction de la douleur après Descartes, et ce qu’elle nous apprend du rapport entre le corps et l’esprit.

Intervenantes :

  • Raphaële Andrault, chargée de recherche en philosophie et histoire des science, Institut d’histoire des représentations et des idées dans les modernités – ihrim
  • Ariane Bayle, professeure de littératures comparées, Faculté des Humanités, Lettres et Sociétés Université Jean Moulin Lyon 3, membre de l’Institut universitaire de France, responsable de l’équipe de site ihrim-Lyon 3.

Pour en savoir plus :

Bibliothèque Diderot

Rencontre : corps réparé, corps modifié

RRencontre : corps réparé, corps modifié

Les rendez-vous des bibliothèques municipales de Lyon – BML !
Entre réparation et régénération, les avancées scientifiques laissent présager des évolutions médicales impressionnantes dans un futur plus ou moins proche.

Quel corps voudrons-nous demain ?
Quelles transformations serons-nous prêts à accepter pour être en meilleure santé ?
Ces modifications relèveront-elles du strict domaine médical ou bien intègreront-elles l’envie personnelle et le choix individuel ?
Quel impact peuvent-elles avoir sur nous-mêmes, et sur les autres ?
Entre éclairage historique et innovation, entre réflexion scientifique et éthique, venez en débattre avec une équipe scientifique pluridisciplinaire.

La rencontre sera introduite par la nouvelle Faut-il réveiller les endormis ? lue par son auteur, Jean-Baptiste Cabaud.

Avec la participation de :

>> Cet événement est organisé en partenariat avec le CNRS.

En savoir plus

 

Centenaire de la société de Pharmacie de Lyon 1806-1906 | Livre numérisé

CCentenaire de la société de Pharmacie de Lyon 1806-1906 | Livre numérisé

Société de pharmacie de Lyon

La bibliothèque universitaire de l’Université Claude Bernard Lyon 1 propose de feuilleter en ligne le livre du Centenaire de la Société de Pharmacie de Lyon, dont le siège se trouvait au Palais Saint-Pierre, à Lyon.

La célébration de l’évènement eut lieu le 1er juillet 1905 à la Faculté de médecine et de pharmacie, installée à l’époque quai Claude Bernard.
Le document conservé à la BU est l’exemplaire n°2 offert par la Société de Pharmacie de Lyon à Paul Joubin, Recteur de l’Université de Lyon.

L’ouvrage commémoratif rappelle l’histoire de la pharmacie à Lyon, rend compte des différentes prises de paroles, des festivités et des cérémonies organisées pour l’occasion.
Lors de cet évènement fut inauguré un buste à la mémoire de Ferdinand Crolas (1841-1903) professeur de pharmacologie, décédé quelques années auparavant.

>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site : 

BU LYON 1

L’Université pour tous ! | Cycle de conférences

LL’Université pour tous ! | Cycle de conférences

L’Université Jean Monnet – UJM – propose un programme de conférences qui répond à la mission d’ouverture des savoirs vers la société qui est celle de l’université et qui reflète les grands champs disciplinaires de celle-ci. L’objectif est d’enrichir la culture générale et scientifique de chacun, mais aussi d’inviter à la réflexion sur de grands sujets de société. 

Les conférences sont assurées par des enseignants et chercheurs de l’Université Jean Monnet qui ont à cœur de partager les connaissances issues de leur recherche ou de leur domaine de spécialité. Elles s’adressent à tous les publics, sans condition d’âge ou de niveau d’études.

>> Devenir adhérent : cliquez ici

>> Programmes 2024-2025 :

Un cycle de 30 conférences sur 5 grands thèmes :  Arts et Littératures / Histoire, Philosophie, Patrimoine / Débats de Société / Sciences / Santé, Médecine.

Jours et horaires : Les vendredis de 14h30 à 16h30 du 4 octobre 2024 au 4 juillet 2025 (hors vacances scolaires).

Un cycle de 15 conférences sur 4 grands thèmes  : Arts et Littératures / Histoire, Philosophie, Patrimoine / Débats de Société / Santé, Médecine.

Jours et horaires : les jeudis de 14h à 16h du 3 octobre 2024 au 26 juin 2025 (hors vacances scolaires).

>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site : 

UJM

MIAM Festival | Cosmos

MMIAM Festival | Cosmos

Dans le cadre du MIAM Festival, proposé par la Métropole de Lyon et dédié à l’alimentation, découvrez les jardins nourriciers, jardins émancipateurs avec diverses animations : visite, film et rencontre pour explorer le pouvoir des jardins.

Une double programmation dédiée aux jardins urbains – qu’ils soient familiaux, partagés et d’insertion – avec une visite des plus anciens jardins ouvriers de Lyon, créés en 1916 à Gerland, suivie d’une projection-rencontre à la Maison de l’environnement autour du documentaire La Jungle étroite, en présence de Gautier Chapuis, délégué au Maire de Lyon en charge notamment des jardins urbains.

©DR

« Le livre » est la plus ancienne section (1916) de l’Association des Jardins Ouvriers Communaux de Lyon. Ces jardins ont été créés à l’époque par des ouvriers imprimeurs sur un terrain appartenant aujourd’hui à la ville de Lyon. Ils jouxtent le parc de Gerland. Nous proposerons un court historique des lieux et une visite des jardins. La promenade se terminera par un temps d’échange avec les participant.es sur l’une des parcelles, autour de ce lieu, des plantes, de pratiques du jardinage…

Nous pourrons ensuite aller ensemble, pour celles et ceux qui le veulent, à la Maison de l’environnement pour la projection et rencontre.

Durée : environ 1h.

Tous publics (enfants dès 7 ans, sous la responsabilité de leurs proches)

>> Inscription gratuite, avec possibilité de faire un don en conscience à l’association.

©Benjamin HENNOT

L’association Fraternités ouvrières, à Mouscron en Belgique, ce sont des jardins-vergers sauvages, un grainier comptant six mille variétés de semences, des cours et des ateliers gratuits. Son passeur, porte-parole et cheville ouvrière, c’est Gilbert. Tous les jardiniers curieux de Lille, Bruxelles ou Gand, tous ceux et celles qui veulent lier social et jardinage passent là pour se frotter à sa parole et à son jardin, roboratifs et luxuriants.

A l’issue de la projection, nous échangerons avec Gautier Chapuis, Délégué au Maire de Lyon en charge de la Végétalisation, la Biodiversité, la Condition Animale et l’Alimentation.  Ce sera l’occasion d’évoquer la pratique du jardinage en ville, à travers les jardins ouvriers, familiaux et collectifs et leur histoire, d’explorer leur dimension d’éducation populaire, leur potentiel d’émancipation, leur dimensions politique et sociale, et leur dimension nourricière, ainsi que l’implantation de vergers en milieu urbain.

Durée : 57min.

>> Inscriptions, à prix libre

>> Pour plus d’information, rendez-vous sur le site :

COSMOS

SAiNTé@Lyon : un projet transdisciplinaire entre santé et environnement

SSAiNTé@Lyon : un projet transdisciplinaire entre santé et environnement

SAiNTé@Lyon : un projet transdisciplinaire qui questionne la relation entre santé et environnement

La pandémie de Covid-19, avec ses controverses médiatisées sur les moyens de prévention (le masque chirurgical, les vaccins), et les stratégies de santé publique adoptées (confinement général), a fait surgir dans le quotidien de la population la thématique de la santé, des épidémies, de ce que l’on était prêt à faire du respect de la vie individuelle pour surmonter la crise ou l’épidémie.

Stéphane Frioux, chercheur au Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes – LARHRA, ainsi que Galwen Roques, étudiant en histoire, nous parlent du projet SAiNTÉ@Lyon (pour Santé à Lyon et à Saint-Étienne) : ils travaillent sur le territoire Lyon/Saint-Étienne et questionnent la relation entre santé et environnement à travers la mise en perspective temporelle des problématiques actuelles de risques socio-sanitaires et socio-environnementaux.

Est-ce que vous pouvez me parler du projet en quelques mots ?

Stéphane Frioux : Le projet SAiNTé@Lyon, c’est un projet pluridisciplinaire avec une forte dimension sciences humaines et sociales, puisqu’il est porté par un historien, moi-même, une professeure de sciences de l’information et de la communication, Isabelle Garcin-Marou, et une géographe, Virginie Chasles.

À l’origine, il y avait la question de savoir d’où viennent les préoccupations actuelles sur la relation entre santé et environnement, notamment avec les pollutions : les pollutions urbaines actuelles ou héritées, et de comprendre dans quelle mesure il y avait une prévention vis-à-vis des risques associés à ces pollutions, prévention officielle, pratiquée par les habitants. Nous en sommes au début du projet et il s’est bien lancé avec une complémentarité entre les sites stéphanois et lyonnais.

Comment avez-vous rencontré vos co-porteuses ?

Stéphane Frioux : Isabelle Garcin-Marou, je la connaissais déjà. On s’était fréquenté au sein d’un des LabEx de l’Université de Lyon  « Intelligence des mondes urbains » – LabEx IMU – , et je savais qu’elle avait travaillé autour des risques industriels dans la Vallée de la chimie, notamment en menant des enquêtes sur la perception des risques et des pollutions dans les médias. Elle et moi, nous sommes allés à la journée de présentation de SHAPE-Med@lyon suite à un premier appel à manifestation d’intérêt. Nous avons appris qu’il y avait un projet en germe du côté de Saint-Étienne sur les territoires miniers et post-miniers portés par Virginie Chasles. On a pris contact avec elle et on a décidé de fusionner les deux projets pour avoir quelque chose de plus ambitieux, même si c’était des projets d’amorçage. Ensuite, nous avons fait la réponse à projet en se répartissant les moyens demandés.

[…]

>> Lire l’article complet

En 2022, le projet SHAPE-Med@Lyon (Structuring one Health Approach for Personnalized Medicine in Lyon), a été lauréat du Programme d’Investissement d’Avenir 4 « ExcellencES » de France 2030. 

SHAPE-Med@Lyon est avant tout une belle réussite collective qui fédère 12 partenaires : les universités Claude Bernard Lyon 1 (UCBL) et Lumière Lyon 2, les Hospices Civils de Lyon (HCL), le Centre Léon Bérard, le Centre hospitalier Le Vinatier, VetAgro Sup, CPE Lyon, avec les organismes nationaux de recherche Inserm, CNRS, INRAE, Inria et le Centre International de Recherche sur le Cancer de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Société des sciences, arts et lettres | Conférences publiques

SSociété des sciences, arts et lettres | Conférences publiques

L’Académie de Villefranche et du Beaujolais, une des plus anciennes académies de province, vous propose un cycle de conférences, ouvert à tous.

Ces conférences, organisées les samedis, accueillent des intervenants et intervenantes qui aborderont une grande variété de sujets captivants. Que vous soyez passionné par l’aviation, la paléontologie, l’histoire ou la faune du Beaujolais, vous trouverez assurément des thématiques qui vous intéressent. Venez les écouter, poser vos questions et enrichir vos connaissances dans une ambiance conviviale et enrichissante.

>> Retrouvez le programme sur le site (ou au format PDF ici) :

Académie de Villefranche et du beaujolais

Archéologie expérimentale : comprendre l’histoire en la reconstituant | The Conversation

AArchéologie expérimentale : comprendre l’histoire en la reconstituant | The Conversation

Quel rapport entre les mécanismes des théâtres romains, la courbure du pont du Gard et une porte monumentale de fortification gauloise du Ier siècle avant notre ère ? Il s’agit de trois énigmes pour les archéologues depuis des décennies. Pour tenter de résoudre ces problèmes, une collaboration unique s’est formée entre enseignants-chercheurs en mécanique et archéologues. Ces recherches, qualifiées d’archéologie expérimentale, combinent les compétences des ingénieurs (modélisations 3D, simulations informatiques, tests expérimentaux…), des archéologues et parfois aussi d’artisans experts dans leur domaine.

« Rideau ! » Les mécanismes de théâtres antiques

L’une des études pionnières menées entre archéologues et chercheurs en mécanique à Lyon a porté sur les rideaux de théâtre romain, un élément clé dans l’architecture théâtrale antique. Les vestiges archéologiques de différents théâtres (Baelo Claudia au sud de l’Espagne, Orange et Lyon en France), ainsi que certaines descriptions issues des textes antiques, permettent d’imaginer l’apparence et les dimensions de ces immenses rideaux. Mais nous connaissons mal la façon dont ils étaient mis en mouvement durant les représentations.

Comprendre de tels mécanismes pose beaucoup de problèmes d’ordres mécaniques et tribologiques, c’est-à-dire relatifs aux frottements et à l’usure des matériaux. Est-il possible, par exemple, de soulever aisément des poteaux avec des contrepoids malgré tous les frottements des pièces en bois ? Pour y répondre, nous avons eu recours à des modélisations en 3D puis à de l’expérimentation. L’un des mâts du théâtre de Baelo Claudia a été reconstitué avec une maquette à taille réelle comprenant tout le mécanisme de montée de rideau. Ces recherches ont ouvert de nouvelles perspectives sur la façon dont le théâtre était pratiqué et perçu dans l’Antiquité et sur ce qu’il se passait en coulisse, derrière ces rideaux majestueux.

Maquette à taille réelle du sommet d’un des mâts du théâtre de Baelo Claudia, avec son mécanisme de levage.
Fabrice Ville/INSA Lyon, Fourni par l’auteur

Modélisation 3D du système de manœuvre du rideau du théâtre de Baelo Claudia. Fabrice Ville/INSA Lyon, Fourni par l’auteur

Ainsi, le rideau sortant du sol, il ne pouvait guère dépasser 2 à 3 mètres de haut et il ne masquait alors la scène que pour les quinze premiers rangs, où se situaient les meilleures places pour observer les spectacles. Par ailleurs la manœuvre du rideau et du dispositif de levage, pouvant représenter plus de 500 kg au théâtre de Baelo Claudia, nécessitait un savoir-faire particulier pour la manipulation des cordages, semblable à celui des marins de l’époque. Enfin, pour réduire les frottements et les bruits des différentes pièces en mouvement, nous faisons l’hypothèse qu’une matière végétale telle que la saponaire, ancêtre du savon, a dû être employée par les opérateurs de l’époque.

Le génie architectural du pont du Gard

Par la suite, nous avons entrepris une autre étude, cette fois-ci en nous concentrant sur un monument emblématique : le pont du Gard. Nous nous sommes demandé pourquoi il était aujourd’hui incliné. Le fait qu’il ne soit pas rectiligne paraît surprenant au vu du haut degré de maîtrise architecturale atteint par les constructeurs romains sur de tels ouvrages. En simulant les forces et les contraintes qui s’exercent sur une structure antique comme le pont du Gard, nous avons pu analyser son comportement sous différentes conditions, notamment en termes de pression hydraulique et de variations de température.

Photographie présentant la courbure de l’aqueduc, observable au niveau du pont Pitot aménagé à l’époque moderne. Fabrice Ville/INSA Lyon, Fourni par l’auteur

Il ressort qu’une partie de l’inclinaison du pont est liée à un défaut d’alignement des bases des piles du deuxième étage. Ce défaut est sans doute volontaire de la part des constructeurs romains, car il aurait permis de contourner une masse rocheuse importante et ainsi d’éviter une chute du débit d’eau à la sortie de l’aqueduc. Mais cela n’explique pas complètement l’inclinaison du pont du Gard. En effet, désalignement retranché, il reste environ 30 cm d’écart entre le haut de l’édifice et la base des piles.

Il s’avère qu’une partie de cette inclinaison peut s’expliquer par des travaux réalisés sur l’aqueduc, non pas durant l’Antiquité, mais au XVIIIe siècle. À cette époque, pour faciliter la traversée du pont par les attelages notamment, certaines piles ont été creusées. Nous nous sommes aperçus que ces travaux avaient altéré la stabilité de l’ouvrage. Cependant, d’autres facteurs comme des crues ou des séismes ont dû intervenir pour expliquer entièrement une telle inclinaison.

Schéma des piles du pont : vue de côté et vue aérienne

Vue schématique de la silhouette du pont, qui montre le décalage entre les piles et la verticale (pointillé), et de la disposition des piles vue du haut, mettant en évidence leur désalignement. Fabrice Ville/INSA Lyon, Fourni par l’auteur

Enquêter sur l’artisanat gaulois

Notre troisième étude nous conduit sur un plateau rocheux qui domine le cours de l’Ardèche par de hautes falaises. Sur le site archéologique de Jastres-Nord, à Lussas, les Helviens, un peuple gaulois nouvellement conquis par Rome, ont érigé au Ier siècle avant notre ère de vastes systèmes de fortification. Les fouilles menées dans les années 1970-1990 sur l’entrée principale de ces remparts ont conduit à une découverte exceptionnelle : plus de 160 pièces métalliques, provenant pour l’essentiel de la combustion de la porte en bois monumentale donnant accès à l’agglomération.

Alors que les éléments en bois de l’architecture antique disparaissent presque systématiquement, il était ici permis d’espérer pouvoir restituer l’apparence de l’ouvrage, avec de nombreuses implications sur notre compréhension de l’artisanat à cette époque.

Modèle 3D d’un des nombreux clous de Jastres-Nord. Il a été rivé, c’est-à-dire rabattu à l’arrière de l’ouvrage. L’analyse des déformations (pliures) présentes sur tous les clous fournit des indices sur la structure de bois disparue. Maxime Excoffon/INSA Lyon, Fourni par l’auteur

Un des deux vantaux reconstruits expérimentalement à l’École de production de la Giraudière, en cours de finition. Maxime Excoffon et Fabrice Ville/INSA Lyon, Fourni par l’auteur

Grâce à des techniques modernes telles que la modélisation 3D, l’analyse des déformations des pièces métalliques (pliures, courbures, etc.) et l’analyse des charbons, nous avons obtenu de nouvelles données sur cet ouvrage. Produits à l’aide de plusieurs essences de bois et présentant une structure complexe, les deux battants étaient massifs, hauts d’environ 4 m, larges de 3,80 m et épais de 15,5 cm, voire de 22 cm par endroit.

Pour en savoir davantage sur l’apparence de cette porte et sur les techniques employées par les artisans pour la produire, l’ingénierie mécanique et la reconstruction expérimentale à taille réelle ont constitué des approches très complémentaires. C’est ainsi que depuis 2023, en collaboration avec l’École de production de la Giraudière (Brussieu, Rhône), nous reconstituons étape par étape la production des deux vantaux de cette porte, disparue il y a près de 2000 ans.

Au-delà des aspects scientifiques : médiation et valorisation

Il faut souligner qu’au-delà de l’aventure scientifique, de tels projets sont l’occasion de faire travailler ensemble chercheurs, ingénieurs mais aussi élèves artisans. Les reconstructions expérimentales ont aussi un intérêt en termes de médiation culturelle et de valorisation patrimoniale. La porte reconstituée de Jastres devrait être présentée au public dans une exposition temporaire au musée départemental MuséAl et elle sera sans doute présentée de façon définitive au cœur de la commune de Lussas, en connexion avec le site archéologique.

En somme, les études d’archéologie expérimentale constituent une collaboration fructueuse entre l’ingénierie et l’archéologie. Elles offrent de nouvelles perspectives sur le passé et contribuent à enrichir notre compréhension des civilisations anciennes, de leurs technologies et de leurs réalisations architecturales.


Remerciements aux élèves de l’École de production de la Giraudière et à leurs enseignants (Emmanuel, Jason, Pierre et Vincent) ; aux élèves ingénieurs de l’INSA Lyon et à nos collègues (Bérengère, Jérôme, Jean-Michel) ; à Myriam et Jean-Charles de l’Université Lyon 2 ; à Michelle et Clément de l’Université Paris 1 ; à Jean-Pierre et Jacques.The Conversation

 Les auteurs : Fabrice Ville, professeur des Universités, enseignant en Génie Mécanique, chercheur en Tribologie, INSA Lyon – Université de Lyon, et Maxime Excoffon, doctorant en archéologie, ingénieur de recherche, Université Lumière Lyon 2

Cet article est republié sous licence Creative Commons.

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The Conversation